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VLOG : Mon voyage en Casamance (2016)

  • Photo du rédacteur: AzelBanks
    AzelBanks
  • 20 janv. 2018
  • 3 min de lecture

En 2016, je suis allée au Sénégal, accompagnée de mon ami Nouha BADJI (directeur du CCDGR) partenaire de l’association Universal View dont je suis la fondatrice et la présidente. Commence alors un long périple plein de rebondissements et d’enrichissements.

Nous avons quittés Dakar, en autocar, aux alentours de 16h, direction Kagnobon en Casamance. Le voyage s’annonçait long et éprouvant, puisqu'il fallait contourner la Gambie pour rejoindre notre destination et que la durée du trajet était estimée à plus de 24h. Durant la nuit, notre chauffeur, plein d’assurance, croyant effectuer une spéciale du rallye Paris-Dakar d’antan, sans doute, a tenté le dépassement d’un autre autocar sur ces chemins terreux si particuliers à l’Afrique. Cependant nous n’étions pas dans un véhicule tout terrain au centre de gravité abaissé mais notre bolide se déplaçait avec plus de 3 mètres de bagages sur le toit. La tentative était hasardeuse et accentuée par une vitesse excessive sur un tel revêtement routier. Sensation intense, d’autant plus forte, ô surprise qu’un autre autocar – Quelle circulation nocturne dans cette brousse - arrivait en face et ne pouvait se déportait, par crainte de tomber dans le fossé accueillant. Pour éviter le choc frontal et la catastrophe notre Fangio amateur a pris l’initiative de serrer et percuter le véhicule qu’il dépassait, ce qui inévitablement, compte tenu de notre charge sur le toit a déséquilibré notre véhicule. Alors, se font entendre d’immenses cris stridents de femmes et des mots dignes d'un grand art de la bouche des hommes. Toutefois, je pourrais conclure cet épisode malheureux en citant cette fameuse expression "plus de peur, que de mal".

Près de Tambacounda, (J+1 vers 11h00), la chaleur insoutenable, l'affluence dans le bus, les vendeuses ambulantes qui montaient et descendaient sans cesse pour nous vendre leurs produits - dont la nécessité s’imposait tout particulièrement pour un voyage d’une journée - faisait ralentir notre véhicule, ainsi que la fatigue, accentuaient la lourdeur du voyage. Ce trajet pourrait être une histoire à lui seul, mais il manquait un peu de piment pour couronner cette odyssée. Bien évidemment, prévoyante et organisée comme je le suis, j'avais oublié mon passeport et tous mes papiers chez mon ami à Dakar. Et bien sur, fruit du hasard, nous sommes tombés sur un contrôle routier par des militaires Sénégalais. Ils nous ont demandé d'évacuer le véhicule pour un contrôle d'identité. La seule femme blanche du bus : une clandestine ! Le plus magique dans tout cela, c’est qu'une vielle femme Sénégalaise a prétexté que j'étais sa fille et que mes papiers étaient à Dakar. Le militaire a simplement répondu : "Très bien Mademoiselle, il suffisait juste de nous le dire, vous savez on est tous frères et sœurs...". Ce trajet a été un moment important de mon voyage, j'y ai côtoyé des personnes formidables, avec une vision de la solidarité qui dépasse tout entendement. Le principe de la main tendue est naturel, sans contrepartie et placé sous le signe du bon sens.

Arrivée à Kagnobon, je découvre ce village, ses habitants et sa culture si prégnante (la vidéo ci-dessous illustre quelques moments phares du voyage). Toutefois, le but de notre visite était d’identifier les problèmes les plus importants pour envisager un projet commun. L’étude de la situation a mis en exergue une difficulté majeure au niveau de l'éducation avec un manque d'infrastructures adéquates pour la sécurité des enfants, ainsi qu’un manque de matériels, principalement pour le collège. Il n'y a pas d'accès informatique bien sûr, l’illusoire laboratoire de chimie et le manque d’aides pédagogiques en SVT ne permettent pas de suivre le programme correctement. Nous sommes fortement interpellés par les murs des classes du collège qui tombent en ruines et qui risquent du jour au lendemain de s'effondrer sur les élèves. Par manque de place, élèves et enseignants n'ont pas d'autre choix que de continuer leur cours dans ces locaux vétustes. Pour l'école primaire, certaines classes sont des "paillotes" et ces fabrications temporaires sont, évidemment, inappropriées à l'enseignement. Cette alternative à moindre coût à dû être envisagée par manque de fond. Les enfants de ces classes n'ont jamais la possibilité de finir le programme scolaire. La saison des pluies dans cette région arrive vers le début juin et les modestes et fragiles espaces dédiés se retrouvent donc inondés. L'enseignement doit alors cesser jusqu'à la fin des pluies....

Notre voyage s'est conclu par différents engagements et d'intéressantes perspectives qui sont actuellement toujours en cours. L'accueil, la chaleur, la générosité de ce village ne peut s'exprimer par de simples mots.

​©2020 par  Azelbanks tous droits réservés.​

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